N°28 - Le TEXAS

 

Le Texas est un État du Sud des États-Unis, le plus vaste du pays (696 241 km2 547 030 km2  pour la France) après l'Alaska et le deuxième le plus peuplé derrière la Californie. Selon les derniers chiffres du Bureau du recensement des États-Unis (2010), le Texas aurait 25 145 561 habitants. Sa capitale est Austin alors que Houston est sa plus grande ville et Dallas-Fort Worth son agglomération la plus peuplée. Les Texans sont à près de 80 % des citadins et presque la moitié d'entre eux vit dans deux agglomérations : Dallas-Fort Worth ou Houston. Quatre aires urbaines du Texas comptent plus d'un million d'habitants : Houston, Dallas-Fort Worth, San Antonio et Austin.

 

Les habitants du Texas, historiquement souvent connus sous le nom de Texians, sont désignés maintenant généralement sous le nom de Texans. Les Amérindiens les appelaient Tejans, ce qui a été retransformé en Texans.

 

Le Texas possède des paysages divers organisés selon un gradient est-ouest : ils évoluent des plaines du Sud profond aux déserts du Sud-Ouest américain. Les milieux naturels sont donc d'une grande variété : marais littoraux, forêts subtropicales, prairies, zones semi-arides et arides, montagnes se succèdent sur plusieurs centaines de kilomètres d'est en ouest. Situé au nord du fleuve Rio Grande, le Texas a d'abord été une colonie espagnole avant de faire partie du Mexique. Après avoir connu une éphémère république indépendante, il fut rattaché aux États-Unis en 1845. État esclavagiste, le Texas participa aux côtés des États confédérés d'Amérique à la guerre de Sécession puis connut une expansion lors des années de course aux champs pétroliers.

 

Aujourd'hui, il attire de nombreux immigrants latinos et fait partie des États conservateurs dominés par les républicains. Son économie dynamique repose sur l'élevage, les hydrocarbures, les industries pétrochimiques et de Techniques de pointe (aérospatiale, biotechnologies), soutenues par un réseau dense d'universités. Le Texas est le deuxième état le plus riche du pays après la Californie. La culture du Texas reflète des influences et des héritages multiples, amérindiens, afro-Américains, anglo-saxons et hispaniques. L'identité de l'État repose sur un folklore vivant rodéo, western, country), associé à l'image mythique du cow-boy.

 

En l'état actuel de la recherche, la présence humaine sur le territoire texan remonterait à environ 11 200ans. Les Paléoindiens qui vivaient à la fin du Pléistocène (vers 9200 – 6000 avant J.-C.) peuvent être rattachés aux cultures Clovis et Folsom : ces nomades chassaient les grands mammifères aujourd'hui disparus tels que les mammouths et les bisons à longues cornes au moyen de flèches et d'atlatls. Ils se fournissaient en silex sur le site d'Alibates Flint au nord du Texas.

Le changement climatique qui marqua le début de la période archaïque (vers 6000 avant J.-C. – vers 700 après J.-C.), fut marqué par l'extinction des mammifères géants. De nombreux pictogrammes dessinés sur les parois des grottes ou sur des rochers sont visibles dans l'État, notamment à Hueco Tanks et à Seminole Canyon.

Certains groupes vivant à l’est du Texas commencèrent à se sédentariser dans les premiers siècles de l'ère chrétienne, à pratiquer l’agriculture et à ériger les premiers tertres funéraires. Cette phase montre l’influence des civilisations qui s’épanouirent dans le bassin du Mississippi comme les Mound Builders.

 

Principaux groupes ethniques amérindiens vers 1500

À partir du viiie siècle environ, l'arc et la flèche firent leur apparition dans la région, la fabrication de poteries se développa et les Amérindiens dépendirent de plus en plus du bison pour leur survie. Des objets en obsidienne retrouvés dans les divers sites texans témoignent des échanges avec le Mexique actuel et les Montagnes Rocheuses.

 

Avant les Européens, le Texas actuel était habité par les peuples indiens Alabama, Apache, Aranamas, Atakapas, Caddo, Commanche, Coahuiltecan, Cherokee, Choctaws, Coushatta, Hasinais, Jumanos, Karankawas, Kickapous, Kiowas et Wic.

 

L’exploration espagnole

L’exploration de l’actuel Texas par les Espagnols commença par la voie maritime et répondait alors au besoin de trouver un passage vers l'océan Pacifique. En 1519, Alonso Álvarez de Pineda fut le premier à longer les côtes du golfe du Mexique et à en dessiner le tracé sur une carte. En 1528, le conquistador Álvar Núñez Cabeza de Vaca, survivant de l’expédition de Pánfilo de Narváez, fut le premier Européen à fouler le sol du futur Texas. Il fut suivi par Francisco Vásquez de Coronado qui explora le nord en 1541 à la recherche d’or et de pierres précieuses, recherche qui se révéla infructueuse.

 

Le Texas français

En 1685, l'explorateur français René-Robert Cavelier de La Salle débarqua dans la baie de Matagorda et fit construire le Fort Saint Louis mais ne parvint pas à retrouver l'embouchure du Mississippi qu'il avait descendu quelques années plus tôt. Les Français allèrent jusqu'au Río Grande et sur la Trinity River. L'expédition perdit deux navires dans des. La Salle partit chercher du renfort au Canada en 1687 et fut assassiné au cours d'une mutinerie sur les côtes du Texas en mars 1687. La petite colonie de Saint-Louis ne résista pas longtemps aux épidémies et à l’hostilité des Amérindiens. Mais la France continua de revendiquer le Texas jusqu’au traité de Paris en 1763. Avertis de la présence française aux portes de la Nouvelle-Espagne, les Espagnols envoyèrent une dizaine d’expéditions entre 1685 et 1689 afin de trouver l'établissement français. En 1689, Alonso de León retrouva Fort Saint-Louis qui avait été abandonné ; il le détruisit au cours d'un deuxième voyage l’année suivante.

 

Le Texas espagnol (1680-1821)

Le Texas fut intégré à la colonie de Nouvelle-Espagne jusqu’à l’indépendance du Mexique en 1821. À partir de 1716, son nom officiel devient Nouvelles-Philippines (Nuevas Filipinas) mais il restera moins usité que Texas. L'installation des Espagnols, qui commença réellement au XVIIIe siècle répondait à l'expansion de la colonie française de Louisiane à l'est et au souci de préserver les mines d'argent du Mexique. Elle se manifesta par l'installation de colons, la fondation de forts et de missions. Elle se heurta à l'hostilité des Amérindiens.

 

Les premiers établissements

Le plus ancien établissement européen du Texas fut fondé en octobre 1680 par des conquistadors, des frères franciscains et des Amérindiens Tigua : Ysleta dans l'ouest du Texas actuel, sur le Rio Grande.

En 1690 fut fondée la mission franciscaine de San Francisco de los Tejas dans l’est du Texas à San Pedro Creek dans l'actuel comté de Houston, en territoire nabedache. Mais face à la menace indienne, les religieux durent quitter le site quelques années plus tard.

En 1700, un premier poste fut occupé à Juan Bautista, sur le cours inférieur du Río Grande. Un gouverneur fut installé et de nouveauxpresidios furent construits plus à l'est (Fort Taovaya, Los Adaes, San Augustin de Ahumada, San Luis de Amarillas…).

 

L'exploration du Texas se poursuivit tout au long du XVIIIe siècle : elle fut le fait des contrebandiers et de coureurs des bois qui nouaient des contacts avec les Amérindiens. L'Américain Zebulon Pike explora une partie du territoire texan en 1806-1807.

 

Relations avec les puissances voisines et les Amérindiens

Le Traité de Paris (1763) qui mit un terme à la guerre de Sept Ans entre les puissances européennes, modifia considérablement la géopolitique de l’Amérique du Nord. La France perdit le Canada et la Louisiane : la rive occidentale du Mississippi fut remise à l'Espagne, tandis que le reste de la Louisiane devint définitivement américain en 1803. La Nouvelle-Espagne n’eut dès lors plus à craindre la présence française. Les Espagnols cherchèrent à relier La Nouvelle-Orléans à Santa Fe à travers le Texas.

Les missionnaires, les pionniers et les aventuriers espagnols introduisirent au Texas les premiers chevaux. Les premiers contacts avec les Européens furent souvent pacifiques comme en témoigne l'étymologie du mot Texas : ce dernier vient en effet du caddo « tejas » qui signifie « allié » ou « ami ». Mais très vite, les troupes et les colons espagnols durent affronter les Apaches et les Comanches tout au long du XVIIIe siècle.

Après leur indépendance en 1783, les États-Unis s’agrandirent vers l’ouest ; en 1795, la navigation commerciale sur le Mississippi fut ouverte aux Américains. La vente de la Louisiane en 1803 consacra l’accroissement du territoire américain vers l'ouest. L’influence américaine se traduisit également par l’arrivée d’aventuriers comme Philip Nolan (1771-1801), de marchands, de scientifiques comme William Dunbar ou Peter Custis. Le traité d'Adams-Onís de 1819 fixa la frontière entre les territoires américain et espagnol.

 

Mise en valeur du Texas

Au XVIIIe siècle, la colonie du Texas souffrait de sous-peuplement : il y avait 500 Tejanos en 1731, à peine 1000 en 1760. La métropole encouragea pourtant l'installation de nouveaux colons en leur offrant le titre d'hidalgo ou des avantages financiers. Elle permit à des Anglo-Saxons de s'installer au Texas : ils étaient recrutés par des agents appelés empresarios, tels que Haden Edwards ou Moses Austin.

L'essor économique peina à venir à cause de l'isolement et du monopole du commerce avec l'Espagne : les colons échangeaient des marchandises avec les Français ou les Amérindiens. La tradition de l'élevage extensif au Texas remonte à la colonisation espagnole. Les bêtes étaient gardées par des vaqueros, les ancêtres des cow-boy, qui maîtrisaient déjà la technique du rodeo pour capturer les bovins sauvages au moyen d'un lazo (lasso).

 

 

Le Texas mexicain (1821-1836)

En 1821, craignant que la révolution libérale péninsulaire ne s'étende au Mexique, le militaire conservateur Augustín Iturbide pactise avec le révolutionnaire Vicente Guerrero pour proclamer l'indépendance du Mexique et en offrir le trône à un monarque européen. Devant le refus de Ferdinand VII, il se proclame Empereur de ce nouveau territoire comprenant le Mexique et la Capitainerie Générale du Guatemala. Mais les bases de ce nouvel Empire sont fragiles et quand Santa Anna se prononce contre Iturbide, celui-ci est contraint de quitter le pouvoir. Une Assemblée constitutionnelle est alors convoquée pour rédiger une nouvelle constitution. Le Mexique devint alors une République fédérale, avec le catholicisme comme religion d’État.

Le Texas fut regroupé avec le Coahuila pour des raisons démographiques dans l'État de Coahuila y Texas, avec pour capitale Saltillo. En 1821-1822, Moses Austin puis son fils Stephen Fuller Austin firent venir 300 familles anglo-saxonnes au Texas, les Old Three Hundred. La colonie avait pour chef-lieu San Felipe de Austin, lorsque Stephen Austin mit en place une justice et une milice, ancêtre des fameux Texas Rangers.. Le gouvernement mexicain se rendit compte que les Anglo-américains refusaient de devenir citoyens, cherchaient à vivre séparément et ne respectaient pas les lois relatives à l’esclavage, officiellement aboli en 1829. Le président mexicain Anastasio Bustamante menaça le Texas d’une intervention militaire, prit des mesures pour décourager la colonisation anglo-américaine et finit par interdire l’installation d'Américains au Texas. Afin d’empêcher l’immigration américaine, des forts furent construits le long de la frontière avec les États-Unis. Pourtant, ces mesures n’empêchèrent pas l’afflux d’Américains au Texas : de 7 000 vers 1830 leur nombre passa à 30 000 vers 1834 contre seulement 7 800 Mexicains.

En 1827 et 1829, les présidents américains John Quincy Adams et Andrew Jacksontentèrent d'acheter la région au gouvernement mexicain, sans résultat.

En 1832, des rebelles texans attaquèrent la garnison d’Anahuac et le 26 juin, ils perdirent la bataille de Velasco. En octobre, 55 délégués du Texas formèrent la convention de 1832 à San Felipe et rédigèrent des pétitions adressées au congrès du Mexique. Ils réclamaient l’abrogation des lois de colonisation et la reconnaissance du Texas comme État à part entière. Une seconde convention se tint l’année suivante en vue d’écrire une constitution pour le Texas. Elle fut apportée au président Antonio López de Santa Anna à Mexico par Austin qui fut arrêté le 21 novembre 1833 pour trahison.

 

Révolution texane et indépendance

La révolution texane commença en octobre 1835 lors de la bataille de Gonzales qui opposa les troupes anglo-américaines aux troupes mexicaines. L'automne fut marqué par plusieurs escarmouches et affrontements. Le 7 novembre 1835, les représentants des diverses colonies texanes se réunirent à San Felipe et déclarèrent vouloir défendre la constitution mexicaine de 1824. Ils mirent en place un gouvernement provisoire et élurent un parlement. En 1835-1836, Samuel Houston fut nommé à la tête de l'armée texane pour mener la guerre d'indépendance. Le général mexicain Santa Anna décida de mener une expédition punitive destinée à anéantir la rébellion texane. Du 26 février au 6 mars, il mena le siège de Fort Alamo, une ancienne mission de San Antonio (espagnole) occupée par les rebelles. Les 5 000 soldats mexicains finirent par venir à bout des insurgés et entrèrent dans le fort. La bataille fit environ 200 morts du côté des Texans, dont le célèbre Davy Crockett. Les hommes tombés à Fort Alamo devinrent rapidement des héros pour les Texans qui souhaitaient ardemment prendre leur revanche. Pendant ce temps, le 2 mars à Washington-on-the-Brazos, les 59 délégués texans de la Convention de 1836 signèrent une déclaration d'indépendance vis-à-vis du Mexique. L'affrontement final eut lieu le 21 avril 1836, à la Bataille de San Jacinto : Sam Houston conduisit l'armée du Texas (environ 900 hommes) à la victoire contre une partie de l'armée mexicaine du général Santa Anna qui fut capturé peu après la bataille. Samuel Houston devint le premier président de la République du Texas, qui fut officiellement reconnue par le gouvernement fédéral des États-Unis en mars 1837, mais pas par celui du Mexique.

 

La République du Texas (1836-1845)

En 1837, Samuel Houston installa la capitale de la République du Texas dans une ville nouvelle qui porta son nom, avant qu'elle ne soit transférée à Austin en 1839. Le jeune État eut du mal à assurer ses frontières et demanda donc son rattachement aux États-Unis. Le Texas devint le 28ème État des États-Unis en 1845.

La plupart des Texans étaient favorables à l'union de leur République à celle des États-Unis. L'urgence du rattachement au puissant voisin se fit sentir lorsque les troupes mexicaines prirent San Antonio le 11 septembre 1842. Le 29 décembre 1845, le Congrès des États-Unis vota l'admission du Texas comme État des États-Unis. Washington ne cacha pas ses intentions de fixer la frontière du Texas sur le Rio Grande (et non sur la rivière Nueces) et d'annexer la Californie mexicaine. Ces facteurs, ajoutés à la perte du Texas par le Mexique, déclenchèrent la guerre américano-mexicaine de 1846-1848.

 

Le temps des guerres (1846-1870)

Guerre américano-mexicaine et Guerre de Sécession.

Le 8 mai 1846, les forces du général américain Zachary Taylor se dirigèrent vers le Rio Grande en réaction à la prise de Fort Brown par le Mexicain Mariano Arista ; elles remportèrent la bataille de Palo Alto près de l'actuelle Brownsville.

Les Américains finirent par envahir le Mexique et par prendre la capitale le 14 septembre 1847. Le traité de Guadeloupe Hidalgo, signé le 2 février 1848, cédait les territoires de Haute-Californie et de Santa Fe de Nuevo México (constituant pour une grande part la Cession mexicaine), ainsi que le Texas aux États-Unis. Le Mexique obtenait 15 millions de dollars de compensation. Parmi les cinq mesures que prévoyait le Compromis de 1850, l'une définissait les frontières actuelles du Texas et octroyait à cet État une indemnité de dix millions de dollars en compensation des terres cédés aux territoires voisins (Utah, Nouveau-Mexique et de l'ancien Territoire du Missouri

État esclavagiste, le Texas entra dans les États confédérés d'Amérique le 1er mars 1861. Pendant la Guerre de Sécession (1861-1865), le Texas eut un rôle important dans l'approvisionnement en marchandises des États du Sud. Il fournit surtout des cavaliers comme remplaçants pour les confédérés tombés au front. Au milieu de l'année 1863, les Nordistes s'emparèrent du Mississippi ce qui eut pour effet de couper le Texas des armées situées à l'est du fleuve. La dernière bataille de la guerre civile eut lieu à Palmito Ranchle 13 mai 1865. Peu touché par les ravages de la guerre, l'État capitula en 1865 et réintégra l'Union le 30 mars 1870. Comme dans le reste du Sud des États-Unis, la période de la Reconstruction fut marquée par la ségrégation raciale et les violences contre les Noirs, ainsi que par une profonde crise agricole.

 

Le Texas de 1870 à nos jours

Le 10 janvier 1901, le Texas entra dans une période de développement économique avec la découverte du premier puits de pétrole important, le Spindletop, situé au sud de Beaumont. D'autres gisements furent trouvés par la suite dans l'est et l'ouest de l'État, et sous les eaux du golfe du Mexique. À son apogée, la production moyenne était de trois millions de barils par jour en 1972. L'argent du pétrole servit entre autres choses à financer un fonds public pour développer les universités de l'État.

Cependant, la Grande Dépression dans les années 1930 eut des effets négatifs sur l'économie et la société texane, et fit augmenter le chômage. De nombreux paysans abandonnèrent les régions du Dust Bowl, les plaines rendues impropres à la culture par l'érosion éolienne et la sécheresse. C'est également à cette époque que les Afro-Américains du Sud des États-Unis partirent travailler dans la Rust Belt, afin d'échapper à la ségrégation. La part des Noirs dans la population texane passa de 20,4 % en 1900 à 12,4 % en 1960.

Après la Seconde Guerre mondiale, le Texas se dota d'un réseau moderne d'universités et de colleges, notamment sous l'impulsion du gouverneur John Bowden Connally. L'État fédéral leur octroya des fonds pour la recherche sous les présidences de Kennedy et de Johnson.

yz

 

 

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